Autre réalisation 2016
Dans la continuité du travail entrepris depuis de nombreuses années autour de la thématique du corps, de la peau et du regard, c'est encore lui qui est ici convoqué ainsi que sa position dans l'espace, et le regard qu'il porte.
J'aborde l'horizon, à travers un regard personnel, intime, fragile et sensible.
La fuite du regard vers le haut ou vers le bas, échappant volontairement à la vue frontale de la ligne d'horizon, est exprimée par une série d'objets (ready-made, ou objets dessinés, brodés, brûlés ou rouillés).
En haut, le ciel nuageux...étoiles et lune, en bas...la mer et ses profondeurs abyssales, restent immatériels, indéfinis, sans limites visuelles... Il s'agit d'appréhender le plein et le vide, l'immersion et l'impalpable.
Si la ligne d'horizon apparaît parfois, c'est pour mieux encore opérer le basculement du regard et l' évitement de celle-ci. La ligne d'horizon n'est pas illimitée...une montagne, une ville, une forêt, peuvent l 'escamoter.
Les deux espaces que sont le ciel et la mer, eux, sont sans fin alors que l'horizon est annihilé ou repoussé sans cesse. Accessible.
Dans l'espace céleste qu'observe la sphinge (1), miroite la lune, scintillent les étoiles. Elles se réflètent dans une sorte de complicité métaphorique sur son visage hiératique, observateur et  attentif. Son visage semble figé dans une sorte de rêverie, dans une quête de l'inaccessible...Quoi donc peut en parvenir ? Qui donc peut survenir ? Cet infini mystère..., que nous réserve t'il ? Quel possible réponse ? Je lui pose la question : « Anne, ma sœur Anne, ne vois tu rien venir ?(2) et (3).
A son image, dans cette introspection mélancolique, «  je suis dans la lune »...immergée dans le rêve, souhaitant fuir le réel, être ailleurs.
(1) la sphinge, est la femelle du sphinx. Monstre hiératique comme placé hors du temps. Créature mythique à corps de lion et visage humain (issu de l'Egypte pharaonique). Gardien des sanctuaires et ensuite en Grèce, rattaché à la légende d'Oedipe . Il symbolise aussi en littérature un personnage énigmatique et un papillon de grande taille. On retrouve souvent cette figure dans le mouvement Symboliste.
 
(2) « Anne..., ma sœur Anne.../ ne vois-tu rien venir ? ». Contraction de deux références survenues au cours de l'élaboration de ce travail. Chanson « Anne, ma sœur Anne » de Louis Chédid (1985) s'adressant à Anne Franck, jeune juive et écrivain , victime du nazisme . 
 
(3) « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir », citation d'un conte de Charles Perrault in Les contes de la mère L'Oye, Barbe Bleue... et la sœur Anne répondait/ « Je ne vois que le soleil qui poudroie et l'herbe qui verdoie. » Citation tranposée par moi-même par « Je ne vois que le ciel, la lune et les étoiles qui scintillent et la mer abyssale quime submerge ».
Journées artistiques de Boissy Lamberville (27)
6ème édition - Les 17 et 18 septembre 2016 Thématique, « HORIZON(S) »
Installation "Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?" Objets : ready made - linge brodé – hosties peintes, dessinées, pyrogravées de différents formats présentées sous verre. Le tout dans un présentoir au sol, textiles encadrés au mur.
À dessein... 2
Diptyque: 2 fois 64 cm x 93 cm
Dessins sur papier : pierre noire, fusain, mine de plomb et pastels secs.
 
Travail d'après mes propres photographies.
Recherche sur la suggestion, l'évocation de scènes entre réalité et abstraction, fixité et mouvement, précision et flou
À dessein...1